En 2014, au mois de février pour être plus précis, le Las Vegas Sands, le plus grand opérateur de casino du monde, a annoncé dans les médias à Tokyo son intention de consacrer 10 milliards de dollars pour la construction d’un casino terrestre au Japon. Il est bien connu que les complexes de jeux sont illégaux dans le pays. Sheldon Adelson, un magnat des casinos et propriétaire du Las Vegas Sands comptait alors sur une franchise légale accordée par un haut responsable japonais pour ouvrir son établissement de jeux. Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, ami proche d’Adelson, aurait, parait-il, intercédé en sa faveur.
A Tokyo en mai 2014, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou aurait eu une entrevue avec un responsable japonais de haut rang pour le persuader de donner une franchise légale pour l’ouverture d’un casino initié par Sheldon Adelson. Le quotidien israélien Haaretz a communiqué cette information jeudi en précisant que cet établissement de jeux devait ouvrir ses portes avant les Jeux Olympiques de 2020.
Toujours selon Haaretz, lors de la visite de Netanyahou à l’empereur japonais, le premier ministre aurait sollicité une entrevue avec un haut fonctionnaire du gouvernement pour parler d’un sujet privé. Ce sujet aurait porté sur une demande d’accord de franchise légale pour construire ledit casino. La réponse de ce haut responsable japonais aurait été un « non » ferme et concis. L’intention de l’américain Sheldon Adelson, un magnat des casinos, d’investir 10 milliards de dollars sur le marché du casino au Japon et de créer des emplois pour les travailleurs locaux n’aurait visiblement pas plu à ce haut fonctionnaire. La demande aurait alors été aussitôt refusée.
Interrogé au sujet de cette rencontre, le cabinet du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou nie les faits. Si vraiment le premier ministre avait entrepris cette démarche, cela constituerait un écart diplomatique grave. Cependant, l’amitié qui lie Netanyahou et Sheldon Adelson aurait pu pousser le premier ministre à promouvoir le projet de l’américain qui souhaite se positionner sur le marché asiatique.
Pour éclaircir cette affaire, Yaniv Eldad, journaliste et avocat israélien affilié au parti du « Camp sioniste », a adressé une requête au procureur général Yehuda Weinstein pour une investigation approfondie.La visite au Japon, selon le cabinet, était strictement économique. Le premier ministre et sa délégation ont eu des rencontres très productives avec des hommes d’affaires japonais. Et le débat tournait seulement autour des possibilités offertes par Israël en ce qui concerne les investissements, la prise de risque et l’entreprenariat.
Yitzhak Herzog, le chef de l’opposition israélienne, s’est attaqué ouvertement au premier ministre à la suite de la sortie du rapport de Haaretz. Il a ainsi affirmé que Netanyahou a le devoir d’expliquer publiquement le fin mot de cette histoire. Il est de son devoir de parler de cette demande pour Sheldon Adelson au Japon. L’opposition exige une réponse aux nombreuses interrogations du public sur ce qui se serait dit lors de cette entrevue.