Depuis l’ouverture du marché en ligne français des jeux d’argent et de hasard en 2010, l’Arjel dégage actuellement différents constats. Il va sans dire que la loi de 2010 a fortement contribué à faire baisser les offres illégales, à mieux protéger les consommateurs et à renforcer la lutte contre la dépendance. Par ailleurs, le secteur légal traverse depuis quelque temps une période de fragilité. En ce qui concerne le poker en ligne, une désaffection des joueurs pour les parties en cash-game est constatée alors que les tournois connaissent un réel succès. Quant aux paris sportifs, les chiffres continuent de satisfaire, ce segment du marché légal maintient le cap.
Une loi pour légaliser le marché en ligne français
La loi de 2010 sur l’ouverture à la concurrence du marché en ligne français a mis fin à la situation de monopole de la Française des jeux (FdJ) pour les paris sportifs en ligne et à celle du PMU pour les paris hippiques. Elle a également permis d’autoriser le poker en ligne. Cette initiative a endigué certains problèmes surtout en ce qui concerne les sites illégaux. Elle a en effet assaini un marché empoisonné par les offres illégales. Au même moment, l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), dirigée jusqu’en janvier 2014 par Jean-François Vilotte, a vu le jour.
Cette commission de régulation a donc mené la lutte contre les sites illégaux en délivrant les 147 ordonnances de fermeture de site émises par le tribunal de grande instance de Paris. Malgré tout, l’Arjel montre une certaine impuissance concernant les salles de poker virtuelles illégales ainsi que les casinos en ligne. Chaque jour, de nombreux sites illégaux sont ouverts et même si cette autorité travaille d’arrache-pied, il lui est difficile d’endiguer complètement ces offres illégales.
Selon les chiffres publiés par l’Observatoire français des drogues et toxicomanie et de l’Observatoire des jeux, environ 46 % des joueurs s’adonnaient aux jeux d’argent sur des plateformes illégales en 2012.
Il est constaté aujourd’hui que le secteur légal est dans une période de fragilité malgré les corrections et les nettoyages effectués jusqu’alors. Il faut souligner que la fiscalité imposée sur ce marché légal est assez lourde. En 2010, 35 opérateurs se sont positionnés sur ce marché légal. Fin 2014, ils ne sont plus que 17. En quatre ans, le nombre d’agréments a beaucoup baissé allant de 48 à 31.
En ce qui concerne le poker en ligne, le nombre d’agréments est passé de 25 à 12. De nombreux opérateurs se sont retirés du marché en seulement quatre ans. Les parties en cash-game perdent de leur intérêt aux yeux des joueurs alors que les tournois sont toujours très plébiscités. Quant au pari hippique, le constat n’est pas favorable. Sur 8 agréments à la fin 2014, deux seulement (PMU et ZEturf) sont réellement opérationnels.
Le segment « paris sportifs » a également connu un nettoyage puisque le nombre d’agréments est allé de 15 à 11 entre fin 2010 et fin 2014. Par contre, ce domaine est dans une conjoncture plus favorable que les autres segments du marché légal. En effet, les paris sportifs, notamment le football, attirent encore les joueurs.